Actualités sur le cuivre – Evolution des usages en cultures pérennes, PPAM et maraîchage
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Actualités sur le cuivre – Evolution des usages
en cultures pérennes, PPAM et maraîchage
Suite à la réapprobation européenne du cuivre comme substance active phytopharmaceutique, l’Anses a évalué des demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits pour la France. La publication de ces avis en juillet 2025 voit disparaître de nombreuses spécialités commerciales ayant un usage en viticulture, arboriculture, maraîchage et sur houblon.
Au total, 17 spécialités commerciales sont retirées du marché pour des questions de risques utilisateurs ou de dépassement des LMR (1). Les études présentées dans les dossiers ne permettent pas d’exclure un risque d’exposition travailleurs et/ou de dépassement des LMR aux conditions d’emplois revendiquées par les firmes. La majorité des produits retirés sont des formulations poudres, largement utilisées par les agriculteurs bio.
Les impacts sur la filière viticole
Parmi ces spécialités commerciales 8 ont perdu l’usage vigne mais restent autorisées sur d’autres cultures. Seulement 2 produits à base de cuivre (2) ont une autorisation renouvelée sur l’usage mildiou vigne. Les conditions d’emplois sont fortement restreintes avec une impossibilité de lissage, l’absence de traitement pendant la floraison, l’ajout de ZNT (3) aquatique, de DSR (4), et d’une modification du nombre de traitements maximum.
Il reste cependant 15 spécialités à base de cuivre utilisables qui sont encore en cours d’évaluation en Italie et qui représentent environ la moitié des volumes de cuivre utilisés en France. Ces AMM permettent toujours d’avoir une solution de fractionnement et de lissage pour les prochaines campagnes de production.
Une note explicative spécifique pour la viticulture bio a été co-rédigée avec l’IFV, l’Itab, France Vin Bio, Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine et les Chambres d’Agriculture France et Gironde.
📅Un temps d’échange en visioconférence concernant la filière viticole est proposé aux adhérent-es du réseau et salarié-es Lire le mercredi 12 novembre à 14h pour représenter la situation et les actions du réseau FNAB (le lien de visioconférence sera transmis aux représentants de la commission viti FNAB).
Pertes et retraits d’usages en Arboriculture, PPAM et maraichage 🍎🪻🥔
Emploi non revendiqué par les firmes sur PPAM
Un seul produit avait une homologation sur l’usage mildiou*houblon. La firme n’ayant pas revendiqué cet usage, le SODICUIVRE 50 ne sera plus utilisable après 2027. Il reste la possibilité de demander des dérogations 120j pour l’emploi du NORDOX 75 WG, une dérogation avait été accordée en 2025 il est probable qu’elle soit renouvelée en 2026.
👉La FNAB est en lien avec l’Itepmai (5) pour identifier les solutions à mettre en œuvre pour la filière houblon bio.
Le Cuivre est une substance pivot en houblon Bio pour le traitement du mildiou et c’est donc maintenant un usage quasi orphelin.
Retrait d’usage en maraîchage
En maraîchage les principaux usages sont maintenus à l’exception des usages bactérioses sur les cultures de poireau, céleri, haricots, artichaut et chicorée.
👉La FNAB a lancé une consultation de la commission légumes pour identifier s’ il existe des alternatives à l’emploi du cuivre sur ces productions ou si ce sont des usages orphelins.
Retrait d’usage en Arboriculture
11 produits ayant des usages en arboriculture ont été retirés lors de la réévaluation.
👉La FNAB a lancé une consultation de la commission fruit pour identifier ces retraits de spécialités entraîne des impasses dans la protection des vergers.
La FNAB s’est mobilisée pour comprendre la situation
Dans un premier temps la FNAB s’est mobilisée pour qualifier la situation et a pris contact avec les pouvoirs publics (Ministère de l’Agriculture et Ministère de l’Environnement), les représentants des pétitionnaires et l’Anses. Voici les principales informations obtenues par la FNAB lors de ces rendez-vous. :
- L’Anses a pris en considération le caractère non substituable du cuivre lors de la réévaluation des dossiers de demandes d’AMM et considère avoir maintenu les principaux usages en agriculture biologique. Concernant les AMM supprimées elles l’ont été principalement en raison de l’absence de réponse des fabricants aux compléments demandés par l’ANSES sur le risque d’exposition dermique dans les conditions d’emploi revendiquées.
- Les AMM maintenues présentent des conditions d’emploi très restrictives, qui ne sont pas cohérentes avec les besoins des producteurs bio. Les pétitionnaires ont fait des demandes d’usage qui ne correspondent pas à ce que les producteurs et productrices bio utilisent réellement : rien concernant le fractionnement des doses ni d’étude sur l’absence de risques pollinisateurs pour les traitements pendant la floraison. C’est pourquoi l’ANSES a tranché sur une fréquence maximale de traitement de 7 jours et d’interdiction pendant la floraison.
- Il est cependant possible de rouvrir les dossiers d’AMM afin que les pétitionnaires fournissent des données complémentaires pour faire évoluer les usages et les phrases de risques. Une évaluation avec des pratiques à 200g par hectare permettrait en effet d’avoir un intervalle de traitement plus court et la mention spe8 serait modifiable.
- Les AMM en attente de réévaluation par l’Italie n’ont pas évolué et permettent toujours d’avoir une solution de fractionnement et de lissage pour les prochaines campagnes de production.
- Les services de la DGAL ont été alertés par le secteur viticole et ils ont rencontré différents acteurs, dont le CNIV. Ils prévoient de diffuser une note d’accompagnement sur les conditions d’utilisation du cuivre dans cette période de transition et de réévaluation des AMM.
- La DGAL précise que la note d’interprétation de la mention Spe1 qui clarifie la possibilité de lissage s’applique toujours sur les AMM italiennes. La limitation à 4 kg/ha/an de cuivre stricte s’applique uniquement aux produits Champ Flo Ampli et Héliocuivre qui ont une phrase de risque Spe1 renforcée.
Les demandes de la FNAB
Le cuivre reste une alternative naturelle à de nombreux produits chimiques utilisés en conventionnel, et il est le seul outil des agriculteurs bios pour lutter contre le mildiou et la plupart des maladies fongiques.
La FNAB demande que les pouvoirs publics, les instituts techniques et les fabricants se mobilisent sur les prochains mois afin de débloquer la situation.
Il est urgent de redéposer des dossiers avec les analyses de risques correspondant aux doses et aux fréquences de traitements dont la filière a réellement besoin.
Ces études doivent analyser :
- Le risque pour les pollinisateurs avec des méthodes actualisées
- Le risque des nouveaux produits pour la santé humaine
- Le risque d’un traitement à un maximum de 6 kg par hectare et par an tout en restant sur une moyenne de 4 kg sur 7 ans.
Tant que les nouvelles études ne seront pas publiées et considérées pour l’évaluation des AMM, les viticulteurs et viticultrices bio demandent au ministère de l’agriculture des dérogations pour permettre les traitements sur fleurs le soir, conformément à l’arrêté abeille.
La FNAB porte ces demandes dans un communiqué de presse commun avec la CNAOC et FVB diffusé le 4 novembre 2025.
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