PestiRiv et AMM, le point sur les produits cupriques en vigne bio
- Charente
- Charente-Maritime
- Corrèze
- Creuse
- Deux-Sèvres
- Dordogne
- Gironde
- Haute-Vienne
- Inconnu
- Landes
- Lot-et-Garonne
- Nouvelle-Aquitaine
- Pyrénées-Atlantiques
Retour sur les conclusions de l’étude PestiRiv
Eléments de compréhension généraux
Les conclusions de la première phase de l’étude nationale sur l’exposition aux pesticides des riverains de zones viticoles, PestiRiv, viennent d’être publiées.
Cette étude mesure l’exposition et l’imprégnation des riverains aux pesticides utilisés en viticulture, soit 56 substances. L’exposition a été mesurée via l’air extérieur, l’air intérieur, la contamination des légumes et fruits des jardins et les poussières intérieures ; l’imprégnation a, elle, été mesurée via l’analyse des urines et des cheveux.
L’objectif de l’étude était de comprendre si la proximité avec les vignes engendre une exposition et une imprégnation plus importante des populations aux pesticides des vignes. C’est la grande conclusion de cette première phase, plus on habite près du vignoble, plus on est exposé et imprégné par les pesticides utilisés par le vignoble.
L’étude ne s’est pas intéressée à la notion de limites maximales de résidus (LMR). Les taux retrouvés sont faibles et elle devrait être suivie par une seconde étude qui mesurera l’impact sanitaire de cette imprégnation.
Le cas du cuivre dans PestiRiv
Dans les conclusions, le cuivre est la première molécule retrouvée sur tous les items. Le Folpel, produit classé cancérogène, mutagène et reprotoxique de niveau 2 est retrouvé largement aux côtés du cuivre.
Cependant, le cuivre est la seule molécule pour laquelle l’étude ne démontre pas que l’imprégnation des populations au cuivre est liée aux traitements agricoles. A l’inverse, l’étude démontre que la forte imprégnation des riverains des vignes au Folpel est clairement liée aux traitements agricoles.
En effet l’imprégnation des populations au cuivre est la même quelque soit la saison. Les taux de cuivre retrouvés sont constants, quel que soit la distance des riverains par rapport aux vignobles. Cela s’explique par deux raisons :
👉Les facteurs d’exposition au cuivre sont multiples en dehors de l’agriculture, notamment par le trafic routier.
👉 Le cuivre étant un oligo élément essentiel il est toujours éliminé par le corps de la même façon, ainsi quelle que soit le niveau d’imprégnation on retrouve le cuivre dans les urines à des taux toujours similaires.
La position de la FNAB et de notre réseau sur l’étude PestiRiv
👉Les agriculteurs bio ne peuvent que se réjouir des travaux qui permettent de mieux comprendre l’exposition des populations aux pesticides et l’impact sanitaire de cette exposition. Il n’est pas normal que nous n’ayons pas de suivi géographique précis des traitements à travers les âges.
👉Nous attendons les résultats du travail de corrélation entre imprégnation et impact sanitaire qui devrait aussi aider à prioriser l’arrêt des pesticides les plus dangereux pour la santé humaine.
👉 L’agriculture biologique est une réponse agronomique et économique aux problèmes de santé publique causés par l’exposition des populations aux pesticides, c’est pourquoi son développement doit être encouragé par les politiques publiques.
Nouvelles AMM cupriques en viticulture
Le 15 juillet dernier l’ANSES a publié une mise à jour des autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires.
Concernant la viticulture bio :
👉 12 produits à base de cuivre n’ont pas eu de renouvellement de leur autorisation de mise sur le marché pour un usage Mildiou Vigne.
👉 50% des produits retirés sont des formulations poudres.
👉 2 produits à base de cuivre (Champ Flo Ampli et Heliocuivre) ont une autorisation modifiée avec l’ajout d’une phrase de risque (Spe1) plus restrictive, d’une zone de non traitement aquatique et d’une modification du nombre de traitements maximum.
👉 La nouvelle mention Spe1 interdit le lissage si vous utilisez un des deux produits concernés (pour protéger les macro-organismes du sol, limiter l’apport de cuivre à 4 kg/ha/an toutes sortes de cuivre confondues).
Les actions syndicales de notre tête de réseau, la FNAB
Dans un premier temps la FNAB se mobilise pour qualifier la situation :
👉Comprendre l’impact concret que ces modifications d’autorisation vont avoir sur le terrain viticole et notamment est-ce qu’il va rester possible dans les faits de traiter jusqu’à 4 kilos par an.
👉Comprendre la motivation de l’ANSES dans un contexte où il commence à être reconnu par les travaux de l’agence que le cuivre vient remplacer des produits dangereux, comme le Folpel, et qu’il est un élément essentiel au développement de la viticulture biologique.
Plusieurs contacts ont été pris à ce jour avec d’autres syndicats viticoles non spécifiques bio, notamment la CNAOC, mais aussi avec les pouvoirs publics, notamment la direction de la prévention des risques du ministère de l’écologie, la direction générale de l’alimentation côté ministère de l’agriculture et directement aussi avec l’ANSES.