Préserver la santé, protéger l’eau, soutenir les producteurs : la force des ordonnances vertes
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Depuis son lancement à Strasbourg en 2022, le dispositif des « ordonnances vertes » apparaît comme un levier innovant de prévention en matière de santé mais aussi d’environnement. Son principe : prescrire aux femmes enceintes des ateliers de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens et leur offrir chaque semaine un panier de légumes bio issus de circuits courts. Mais au-delà de ses bénéfices pour les futures mères, ce dispositif révèle également de vrais atouts pour les collectivités locales engagées dans sa mise en œuvre.
Un débouché structurant pour l’agriculture locale
Les collectivités partenaires de l’ordonnance verte s’appuient sur des réseaux de maraîchers bio et de producteurs en circuits courts pour alimenter les paniers distribués aux bénéficiaires. Cela permet à la fois de stabiliser la demande pour les producteurs locaux engagés et de leur assurer un revenu complémentaire régulier tout en soutenant la transition agroécologique à l’échelle territoriale.
Une contribution directe à la préservation de la qualité de l’eau
En soutenant une agriculture sans pesticides ni engrais de synthèse, les collectivités réduisent indirectement la pression chimique sur leurs ressources en eau. Moins de produits phytosanitaires en amont signifie moins de résidus à traiter pour les services d’eau potable ainsi qu’une meilleure protection des captages d’eau sensibles. Ainsi on s’attend à une économie potentielle sur les coûts de dépollution à long terme.
L’ordonnance verte devient par conséquent un outil complémentaire aux politiques de protection de la ressource en eau, notamment dans les zones à enjeu de captage.
Un engagement social fort au service de la santé
Le dispositif cible les femmes enceintes, un public particulièrement sensible aux polluants environnementaux. Il favorise ainsi une meilleure information des futurs parents sur les risques liés aux polluants dans l’alimentation de même que l’égal accès à une alimentation saine, quel que soit le milieu social de la bénéficiaire. Cela contribue donc à une réduction des inégalités sociales de santé pendant la grossesse.
Ce lien entre santé publique, alimentation et justice sociale est une clé de lecture essentielle pour les collectivités souhaitant agir de manière transversale et impactante.
Zoom sur le territoire de Grand Angoulême
La communauté d’agglomération a lancé une version locale de l’ordonnance verte, visant 100 femmes enceintes par an. Elle s’appuie sur un partenariat entre professionnels de santé, collectivités et producteurs bio. Les bénéficiaires reçoivent un panier hebdomadaire de légumes bio ainsi qu’un accompagnement personnalisé via des ateliers éducatifs.
Loin d’être un simple programme de sensibilisation, l’ordonnance verte s’impose comme un outil structurant au service de politiques territoriales intégrées : santé, alimentation, agriculture et environnement. Les premières collectivités engagées en montrent la pertinence. À l’heure où l’on recherche des actions à fort impact local, ce dispositif a tout d’une bonne prescription.
Cet article vous est proposé par Victor Faucher, conseiller territoire (Limousin)